Être jugé par ses pairs
L’année 2017 fut vraiment fructueuse pour moi côté compétition. Photographe de mariage de l’année au Canada, maître photographe canadien de l’année, « Best in Class » en portrait, « Best in Class » en mariage photojournalistique, trois collections permanentes et un choix du jury. J’ai aussi atteint ma troisième barre de maître en plus du titre de photographe portraitiste de l’année en Ontario. L’année 2018 s’annonce très bien puisque je suis parmi les dix finalistes en portrait à la coupe de photographie mondiale.
Mais qui décide de tout ça?
Lors d’une réunion de famille, une de mes chères soeurs m’a demandé qui décidait de tout ça. Qui peut dire qui sont les meilleurs. Je dois dire que pour un non-initié, c’est pas évident. Surtout que dans mon coin de pays, si ton nom ne passe pas dans le journal ou à la télévision, ce n’est pas concret. Le médias traditionnels semblent ignorer ce genre de nouvelles puisqu’à chaque fois que je gagne un prix, j’envoie un communiqué de presse à tous et je n’ai jamais eu de réponse ou de demande d’entrevue. Pourtant, lorsque j’ai enregistré un disque de musique jazz voici quelques années, j’ai reçu une dizaine de demandes d’entrevue même si je ne suis pas un chanteur connu ni même très talentueux. Un ami me faisait bien rigoler en disant qu’ils préfèrent parler des perdants de l’émission La Voix plutôt que de parler des réussites réelles dans des domaines moins populaires. Comme on dit, les mauvaises nouvelles rapportent plus que les bonnes.
Où ça commence?
Pour moi, il est très important de faire partie d’une association professionnelle. Au Canada, c’est le PPOC (Photographes professionnels du Canada), la plus ancienne et plus grande association au pays. Pour en faire partie officiellement, il faut d’abord obtenir une accréditation. À date, j’en ai réussi 19 et je travaille présentement sur ma 20ième. Une accréditation est un jugement d’un portfolio de dix photos de la même catégorie de niveau professionnel. Le jugement est fait par un jury de 4 maîtres photographes et d’un chef de jury. C’est un peu comme obtenir un certificat de spécialité. Ensuite, on peut commencer a compétitionner. J’aime bien présenter mes photos au niveau provincial en premier. Ç’est un bon tremplin vers le national puisque si une photo est acceptée dans la compétition, elle aura de bonnes chances au national.
Au provincial comme au national, le jugement est aussi fait par un jury de maîtres photographes. L’image est soit refusée, acceptée, mérite ou excellence. Il est très difficile d’obtenir une excellence puisque la qualité technique doit être exceptionnelle. Les critères de jugement sont: l’impact, l’excellence technique, la créativité, le style, la composition, la présentation, la balance des couleurs, le centre d’intérêt, la lumière, le sujet, l’approche et l’histoire.
Pour être nommé photographe de l’année, on doit présenter dans des catégories pré-établies. Par exemple, si on désire compétitionner pour recevoir le titre de photographe de mariage de l’année, on doit soumettre une photo dans les catégories suivantes: Photojournalistique, portrait mariage, groupe mariage et une catégorie ouverte.
À l’international
Je suis aussi membre du PPA (photographe professionnels de l’amérique du nord). Si je réussis bien au Canada, je participe aussi à leur compétition. À date, j’y ai eu plus ou moins de succés. Mais c’est un bon tremplin vers la coupe de photographie mondiale qui demande des images de qualité supérieures. Si une de mes photos réussi bien au PPA, je l’envoie à la coupe mondiale.
Donc, de la compétition provinciale, on va vers la compétition nationale. Si ça fonctionne bien, on envoie les images gagnantes au états-unis (PPA) et ensuite la coupe mondiale. C’est ma façon à moi de faire le cheminement de la compétition.
Pourquoi je le fais? J’ai besoin de savoir que je m’améliore tout le temps. Il n’y a pas de plafond en photographie et on apprend tous les jours mais tout change si rapidement dans ce domaine. Je le fais aussi parce que c’est la meilleure et seule vraie façon de savoir où on en est. Nos amis, notre famille, nos clients et surtout nos amis Facebook sont nos pires juges. Ce ne sont pas des techniciens de la photo et pour la plupart d’entre eux, l’émotion passe en premier. Un couple de mariés qui regardent leurs photos y voient un souvenir précieux, ils n’analysent pas la composition, l’impact ou la balance des couleurs.
Il faut dire que c’est aussi très plaisant d’être reconnu par ses pairs. Un petit velours qui nous donne des ailes pour continuer dans la bonne direction.
Je vous tiens au courant pour la grande finale de la coupe mondiale qui aura lieu en Australie en mai.
